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Outil pédagogique

Marcher dans la ville

Sciences de la Société N°97-2016

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Ce numéro multiplie les pas de côté interdisciplinaires pour décrire dans toute sa complexité le phénomène de la marche urbaine. Il passe du point de vue de l'écrivain à celui de l'urbaniste, de celui de l'architecte à celui du sociologue ou encore du designer. Il adopte des échelles d'observation allant de l'intime et de l'introspection - via l'évocation de différents récits de marche et portraits de marcheurs dans la littérature - à la cartographie surplombante de grands ensembles urbains et à la délimitation de leurs zones piétonnes - via l'examen de différents plans et projets urbanistiques.

Les contributions à ce numéro s'organisent autour de cinq propositions :
- D'abord, la marche est envisagée comme un récit - l'accompagnement d'un phrasé ou l'élan d'une traduction.
- La marche est alors considérée comme l'occasion d'un dépassement identitaire: marcher entraîne un mouvement de conformation à un attendu collectif mais également de dépassement des cadres normatifs auxquels on est censé s'astreindre.
- La marche en ville peut aussi être envisagée comme un art civique dans le sens où elle donne droit de cité (présence physique au monde) tout en donnant à penser la cité (organisation de la distribution socio-économique du lieu).
- Cette tension permet de considérer la marche en ville comme l'occasion d'un aménagement de l'espace : marcher, c'est aussi une activité qui s'inscrit - avec plus ou moins de force selon les périodes - dans un programme politique de planification urbaine.
- Enfin, on ne saurait oublier que la marche urbaine n'est souvent possible qu'en tant qu'agencement sociotechnique : marcher, c'est réunir avec et autour de soi un ensemble d'équipements, de dispositifs, d'artefacts qui contribuent à la fois à sa réalisation et à sa perpétuelle transformation.