Il est urgent de réduire les énormes quantités de déchets que nous produisons. Dès la maternelle, il est possible de comprendre et agir pour consommer autrement, réparer, transformer, partager, trier, réutiliser, recycler, composter, tendre vers un objectif zéro déchet…
Chaque minute, la population mondiale produit 4000 tonnes de déchets ! Ces trente dernières années, le volume des déchets d’emballage a été multiplié par 5. En Belgique, on produit aujourd’hui environ 500 kilos de déchets par an et par personne. Cette quantité ne diminue pas depuis 20 ans, même si on recycle plus.
Derrière cette demi tonne de déchets “visibles” se cachent en réalité de l’ordre de 3500 kg de déchets générés par l’industrie pour produire ce que nous consommons. Par exemple, un ordinateur représente 1500 kg de déchets cachés.
En amont de cette demi tonne de déchets, on estime que ce sont près de 30 tonnes de ressources qui sont extraites partout dans le monde pour fabriquer des biens de consommation ! Il est urgent de réduire les énormes quantités de déchets que nous produisons et d’économiser les ressources. D’une part en récupérant au maximum les déchets produits pour les réinvestir dans le circuit de l’économie et, d'autre part, en faisant évoluer les modes de consommation et de production de manière à réduire au maximum le prélèvement des ressources, limitées sur notre planète. Si tout le monde consommait comme un Belge, il faudrait plus de 4 planètes pour couvrir les besoins de l’humanité !
A titre d’exemple, pour fabriquer un smartphone, qui pèse en moyenne 150 g, on estime à 70 kg le poids caché de l’ensemble des ressources naturelles (extraction, dont des métaux précieux et rares, énergie, eau, biosphère…) qui sont nécessaires à sa production. Cependant, il s’avère qu’actuellement seulement 1 à 2 % seulement de tous les GSM sont recyclés à l’échelle mondiale. (Source : dossier thématique gsm de Goodplanet)
L’obsolescence programmée désigne la limitation de la durée de vie des appareils dans le but de pousser à les remplacer plus rapidement pour diverses raisons : moindre qualité ; impossibilité de réparer ; logiciel programmé pour ne plus fonctionner après une période ; impossibilité de mettre à jour; réparation plus chère que l’achat d’un nouvel appareil ; ‘nouveauté’ incitant à délaisser un appareil qui fonctionne toujours… Les smartphones en sont un exemple criant ! (lire le dossier « Sois smart avec ton phone »).
Outre la consommation des ressources, les conséquences d’une telle production de déchets sont énormes en termes de propreté, de salubrité et d’environnement. À l’échelle de la planète, citons les 10000 tonnes de plastiques (l’équivalent d’un camion toutes les minutes) qui finissent chaque année dans les océans et qui constituent des continents entiers de déchets (appelés vortex de déchets, ou soupe plastique…).
L'écocivisme est indispensable mais ne suffit pas. Des lois et réglementations à tous les niveaux de pouvoir sont nécessaires pour que les entreprises prennent leurs responsabilités dans la lutte contre contre l’obsolescence programmée, le matraquage publicitaire, le gaspillage en amont, le suremballage, la surproduction, etc.
À l’échelle individuelle, l’évolution des comportements peut avoir un certain impact et être une porte d’entrée pour réévaluer toutes les facettes du fonctionnement de notre société de consommation et pour diminuer massivement la production de déchets.
Sur le plan éducatif, des démarches peuvent être mises en œuvre dès la maternelle pour trier, réutiliser, recycler, composter, consommer autrement, réparer, transformer, découvrir des savoir-faire oubliés, faire des économies, s'initier à l’économie circulaire, partager, tendre vers un objectif zéro déchet, créer du lien, mettre en perspective notre société de consommation et ses modes de production…
L’économie circulaire vise à changer le modèle économique linéaire et classique, qui consiste à extraire, fabriquer, transporter, distribuer et jeter. Dans une économie circulaire, tout produit est conçu, utilisé, réparé et réutilisé le plus longtemps possible. Arrivés en fin de vie, tous les matériaux qui ont été utilisés pour la fabrication d’un produit sont récupérés, recyclés et réintégrés au maximum dans le cycle de production. Cette nouvelle approche de l'économie ne nous épargne cependant pas une réflexion sur le modèle productiviste qui peut encore sous-tendre celle-ci.
Selon Bruxelles Environnement, le volume de déchets produits dans les écoles est considérable, de l’ordre de 35 kg par élève et par an. En quantité, il s’agit surtout de restes alimentaires, de déchets d’emballages et de papier. Voici des exemples d’actions à mener pour réduire ces déchets et limiter la consommation de ressources :
Pour chaque thématique d'ErE DD, un "continuum", présenté sous la forme d'un schéma en "serpent", montre comment elle peut être abordée tout au long du cursus scolaire, sous des angles différents et à travers différentes disciplines.
Découvrez ci-dessous le continuum détaillé qui montre les portes d’entrée du thème Déchets, consommation, ressources identifiées à travers différentes disciplines tout au long du tronc commun.
Cette thématique est explicite en Formation Manuelle, Technique, Technologique et Numérique (FMTTN) et Formation Historique, Géographique, Économique et Sociale (FHGES). Des liens sont à faire entre ce continuum et ceux de Alimentation et Énergie.