Transformer les rapports sociaux, questionner les normes, oser l'analyse critique, construire des revendications, contribuer à la création de nouveaux droits, faire entendre la voix de ceux que l'on écoute trop peu… Les associations du secteur de l'éducation permanente ont, plus que jamais, l'ambition de la transformation sociale ! Dans un contexte de crise et d'austérité, de redéploiement des inégalités sociales et de précarisation grandissante, il est nécessaire de continuer à explorer les voies du changement et de la contestation. Dans ce domaine, la complémentarité des différents modes d'action et des diverses structures qui les mettent en oeuvre est essentielle.

Pourtant, il semblerait que de nombreuses expériences revendicatives actuelles soient davantage le fait de milieux sociaux qui bénéficient d'une relative sécurité d'existence. Comment dès lors inclure chaque citoyen, quel que soit son niveau de formation et son origine sociale, dans la réflexion et l'action autour d'enjeux collectifs ? Comment aussi influencer l'agenda politique en imposant à l'espace public des problématiques vécues par les milieux populaires eux-mêmes et cependant trop souvent passées sous silence ?

Le présent travail se propose d'analyser comment le peuple peut aujourd'hui se saisir des questions sociétales (politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales) pour orienter les politiques publiques et transformer les législations. Une réflexion qui mêle apports théoriques et pistes méthodologiques.

Au sommaire :

Partie I : A quelles conditions le peuple peut-il rester acteur de transformation sociale ?

• 1. Le “peuple”, un seul terme pour une réalité plurielle: L'importance de s'accorder sur les mots; Les trois figures du peuple; Les conceptions du “peuple” au coeur de l'éducation populaire.

• 2. Des contextes qui évoluent, des modes d'action qui s'adaptent: Les systèmes centralisés en question; L'action en réseau, un levier complémentaire; La “Multitude”, une articulation entre sujet collectif et singularités; La place des milieux populaires dans ce nouveau paradigme.

• 3. La nécessité de s'organiser pour contribuer au changement social: De l'impasse des crises à une révolution sociale; L'élite politique en manque de réponses; L'activité citoyenne en ébullition; L'accès des milieux populaires aux nouvelles formes de militance.

Partie II : Construire une place d'acteur dans un monde en crise

• 1. De l'expression individuelle à la construction collective des savoirs: Se réapproprier le langage; Analyser le monde au départ des réalités vécues; Ouvrir l'horizon des connaissances; Travailler la question du sens et de l'imagination

• 2. Les chemins de l'émancipation: Sortir de la place qui nous a été assignée; Questionner les normes collectivement; Refuser l'individualisation de la responsabilité

• 3. La reconstruction d'une puissance d'agir: Oser le conflit; Faire reconnaitre les souffrances sociales; Contribuer à créer de nouveaux droits.