Chaque matin, Joseph sort en mer dans l'espoir de revenir au port avec une bonne pêche. Dans ses filets, il ramène poissons, crustacés et autres pieuvres. Ces derniers temps, il lui arrive fréquemment de remonter des prises plutôt inattendues : frigidaire, chapeau, radio, grille-pain, chaise... Les poissons firent donc petit à petit place à la ferraille. Asphyxiés par ce bric-à-brac de choses inutiles et usagées négligemment abandonnées, ils assistent, impuissants, au terrible massacre de leur milieu naturel. Au même moment, le littoral n'échappe pas à la logique implacable qui semble s'être emparée des hommes : bétonner la nature, la posséder, la contrôler, l'envahir avant de la faire disparaître.
Pour Joseph qui ne capture plus de poissons dans ses filets, il est temps de penser reconversion. Mais pour la protection de la nature, est-il encore temps d'agir ?