Sur base d'une quarantaine de questions pertinentes, cet ouvrage confronte des réponses issues d'arguments différents, de "camps" parfois complètement opposés. Il est intéressant de voir confrontées, de manière presque neutre (façon académicienne), les qualités et faiblesses de chaque argumentaire. Le but de cet ouvrage étant de proposer des visions multiples parmi lesquelles les lecteurs puisent ce qui les interpellent pour aller plus loin dans leur réflexion et construire leur propre argumentaire, on ne trouve pas ici "la" solution idéale. Certaines questions restent parfois en suspens ou invitent à d'autres questions. Cette force déforce dans certains cas, où trop peu d'alternatives concrètes et considérées comme viables par les auteurs sont proposées. De plus, en voulant aborder de nombreuses problématiques, cet ouvrage met parfois en avant des arguments de manière simplifiée, ce qui renforce les idées reçues (moins de croissance = idéaliste) ou fausse le débat. Dans le chapitre sur les OGM, par exemple, notons le peu de place accordée aux risques sur la santé et l'environnement, ainsi qu'une vague évocation sans explications de la mainmise du secteur de l'agroalimentaire et la problématique du brevetage du vivant, pourtant non négligeables.

Construit avec la participation de chercheurs et professeurs en économie, géographie-histoire, sociologie de l'environnement etc., cet ouvrage est académique. Ne tentez donc pas d'y trouver des exemples d'expériences sur le terrain d'associations, de citoyens... Bien présenté (question, bref résumé, texte), il est conçu pour être lu non de manière suivie, mais bien en puisant ça et là les questions qui interpellent.